Petit manuel de savoir-vivre à l’adresse des aspirants acteurs.
Le site X-Phrasis (ouvert il y a peu) énonce quelques réalités du métier de hardeur, souvent relégué au rang de braquemart ambulant, et en profite pour faite tomber certaines idées reçues. En effet, même si ce boulot fait rêver la majorité des mâles, ce n’est pas toujours une promenade de santé.
Voici un condensé de ce Manuel des Castors Juniors du porno business :
. Sur le plan physique :
- Etes-vous prêt à rester en érection pendant des heures ?
Peu importe la température (froid cassant/chaleur accablante), votre ressenti et attirance pour la partenaire du jour, vous avez tout intérêt à la garder bien dure. Si vous êtes ému par une scène visionnée la veille, dans le doux confort de votre foyer, rappelez-vous tout le travail qu’il y a derrière. Le côté technique (présence plus ou moins envahissante de l’équipe, fréquentes retouches make up, plans de coupe contraignants, nécessité d’assurer le coup pour la vidéo & les photos, …) n’est pas à négliger, mais vous devrez faire fi de ces considérations pour bander correctement et éjaculer sur commande, à l’instant propice.
- Etes-vous prêt à honorer n’importe quelle actrice ?
Le choix de vos partenaires de baise n’est pas de votre ressort ; vous entreprendrez qui l’on vous aura désigné. Oubliez les déesses du porno chéries durant votre adolescence, leurs jambes interminables, gros seins douillets et culs superbement galbés. Même si le facteur chance peut jouer en votre faveur, votre idéal de beauté sera souvent éloigné de la plastique de votre collègue de gymnastique lubrique. Impossible de faire la fine bouche, cela reste du boulot. Et le temps, c’est de l’argent ! Attendez-vous à tout : de la cover model sculpturale au boudin alsacien.
- Etes-vous prêt à baiser devant une équipe technique ?
Et oui, les gars, un film, ça demande des techniciens… Ça ne se fait pas en un claquement de doigt… Sans compter qu’il faut ajouter au crew toute une ribambelle de gens gravitant autour du tournage (propriétaire des lieux, figurants, mec de l’actrice, …) et des impondérables assez déstabilisants (irruption des forces de l’ordre sur un set pour lequel la prod. n’a pas jugé bon de demander d’autorisation, etc.).
. Sur le plan personnel :
- Etes-vous prêt à assumer le fait de devenir un personnage public ?
Pas dit que votre passé de hardeur enchante votre petite amie, entourage et employeur potentiel. Même si vos potes se gargariseront de vos exploits, une carrière d’acteur peut vous fermer des portes et vous poursuivre telle une malédiction. Les tabous liés aux films X ont la peau dure… Et la stigmatisation sociale n’est jamais loin…
- Etes-vous certain d’assumer votre activité face à votre conjoint ?
Pas dit que votre métier soit du goût de votre nana/mec. C’est souvent la porte ouverte à l’éloignement, la jalousie ou pire, la rupture…
- Comment vos enfants réagiront-ils en l’apprenant ?
Impossible de cacher indéfiniment votre passé de hardeur à votre progéniture. Ils l’apprendront, quoi qu’il arrive… L’image que vos prestations renvoie des rapports amoureux n’a pas forcément de hautes vertus éducatives. Les gosses sont cruels entre eux et le métier de papounet pourrait faire l’objet de railleries, voire plus. Il y a mieux comme modèle de stabilité émotionnelle…
. Sur le plan financier :
- Voulez-vous gagner votre croûte ainsi ?
N’oubliez pas que les femmes y sont mieux payées que les hommes, donc n’espérez pas toucher plus de 200 euros par scène (en moyenne). Vous voilà forcé d’enquiller les scènes pour pouvoir vivre décemment. Beaucoup ont d’ailleurs un deuxième métier pour joindre les deux bouts en fin de mois. Il n’y a guère qu’une dizaine d’acteurs pour en vivre de manière correcte en France. Et quand se posera la question de votre retrait du business, le métier de hardeur aurait plus tendance à fermer les portes qu’à les ouvrir…
. Si vous désirez toujours tenter l’aventure :
- Attention aux arnaques !
Evitez les pseudo-agences du X (demandant de s’acquitter de frais d’inscription) et méfiez-vous des annonces sur internet (à sélectionner avec soin). Vérifiez les coordonnées légales des boîtes de production et la notoriété des réalisateurs. Ne tombez pas dans le panneau des castings gratuits, avec signature d’une décharge (non… pas de foutre…) autorisant la diffusion de ladite séquence. Dans ce cas précis, tout acte sexuel demande rémunération. Le cas échéant, n’acceptez qu’un seul casting « bénévole » et servez-vous en par la suite comme d’une carte de visite.
- Ne harcelez pas les actrices.
Elles n’en ont rien à foutre de vos mails orduriers, demandes déplacées, notes sur la longueur de votre membre et photos de votre teub. Elles ont d’autres queues à sucer…
- Même chose pour les boîtes de production.
Pas la peine de les inonder de messages. S’ils ne vous répondent pas, c’est qu’ils ne sont pas intéressés. Lors de la transmission de votre candidature, soignez l’orthographe et la forme. Le tutoiement est proscrit. Gardez à l’esprit que vous ne tournerez pas d’emblée pour les plus grands. Il faut tout d’abord faire son trou dans les productions amats et semi-pros. Le X est un milieu basé sur le bouche à oreille.
- Félicitations, vous voici le jour de votre première scène.
Apportez quelques préservatifs, du type qui vous convient (même si la prod. en aura sans doute amenés sur le set). Soyez ponctuel, sérieux et ne faites pas trop de votre gueule. Apportez votre pièce d’identité (+ une photocopie de celle-ci) et surtout un test HIV ou un Full Test (HIV + MST) à jour (datant de moins de trois semaines). Tout cela à votre charge.
Vous voilà fin prêt…