Le documentaire After Porn Ends - enfanté par l’américain Bryce Wagoner - donne la parole aux ex-porno stars, qui nous décrivent les difficultés à retrouver une existence normale, quand elles ont exposé leur corps dans des films pour adultes.
En général, il est plus facile de rentrer dans le porno que d’en ressortir. On y entre pour de nombreuses raisons : appétit sexuel conséquent, désir d’être aimé(e), appât du gain/besoins financiers à combler (très souvent), affirmation de soi (problèmes liés à l’image que l’on renvoie aux autres) ou d’autres motifs plus souterrains (abus sexuels subis dans la prime enfance, traumas divers, …). Chaque cas est particulier, mais tous s’accordent sur le fait qu’on ne peut effacer ce qui a été filmé ou couché sur papier. Il en restera toujours une trace, quoi que l’on fasse…
Voici le discours tenu par le documentaire After Porn Ends, qui pointe la stigmatisation sociale dont sont toujours victimes les anciennes égéries du porno. Qu’elles soient féminines ou masculines, leur reconversion n’est jamais aisée ; il est ardu de se réinsérer dans une société qui n’a que peu d’estime par rapport à votre passé et vous le rejette continuellement à la gueule. C’est en substance ce qu’avancent des grands noms du business, désormais rangés de la baise filmée : Asia Carrera, Raylene, Amber Lynn, Houston, Nina Hartley, Seka, Sunset Thomas, Mary Carey, John Leslie, Richard Pacheco et bien d’autres.
After Porn Ends (disponible sur iTunes et en DVD) étale des exemples de ce mépris émis à l’encontre des gens de l’industrie pornographique : Houston a perdu son emploi dans une société immobilière quand un client l’a reconnue, Randy West a toujours vu son argent refusé par les associations de bienfaisance, …
Le métier coupe en quelque sorte l’acteur/trice de toute attache personnelle et complique considérablement les relations amoureuses (Randy West juge le boulot responsable de son éternel célibat). D’un autre côté, l’activité a ses avantages (comme coucher avec de beaux mecs) et suscite parfois un soutien inattendu de la part des fans : Asia Carrera a reçu des tas de donations suite au décès de son mari dans un accident.
On se rend compte que le tableau n’est pas complètement noir, même si - détail symptomatique - quelques actrices ont ressenti le tournage de leurs scènes comme des viols et/ou l’ont vécu comme si elles étaient étrangères à leur propre corps…
Extrait d'After Porn Ends (avec Amber Lynn).