Seul à avoir survécu à la concurrence d'internet, Le Beverley, dernier cinéma pornographique de Paris, accueille quotidiennement "une centaine de spectateurs seulement", déplore le propriétaire septagenaire, Maurice Laroche, parce qu'avant c'était une ruche ici !
Néons rouges et roses, affiches et posters des 70’s, 80’s et même 90’s ! Sans oublier les petits paquets de mouchoirs en vente à l’accueil pour les plus sensibles d’entre nous, au cas où nous aurions la larme à l’oeil. Une entrée à 12 euros pour rester généralement 6 heures assis dans un fauteuil en sky rouge la main gauche toujours prête à saisir le dit mouchoir alors que la droite s’éclipse adroitement pour venir attraper sa queue.
Cette ancienne gargote auvergnate à deux pas du Grand Rex et des Grands Boulevards ouvre ses portes de midi à 21h, pour une centaines de spectateurs quotidiens seulement. Même si l’après midi, le cinéma est le QG des branlettes solitaires, le soir et notamment le samedi, ce sont des couples qui s’y retrouvent. Le Beverley recevait "deux fois plus de clients il y à dix ans" se souvient le propriétaire. Aujourd’hui ce cinéma laisse la place aux plus anciens, aux habitués et parfois à quelques curieux.
Contre le porno qui circule sur la toile, « Nous n’avons pas tellement de moyens de lutter », reconnaît Maurice Laroche. Lui n’aime pas le porno à la sauce Internet, « ce cul malsain, sans partage. C’est comme picoler chez soi et picoler au bistrot. »
D’après ce vétéran de la pornographie, son cinéma est unique de par son ambiance que l’on ne retrouve nulle part ailleurs : le bruit des braguettes, des spectateurs bipolarisés entre les droitiers et les gauchers et à l’écran, on retrouve des actrices 100% naturelles et des pénis de tailles modestes,. Mais attention ! Au Berverley, « on ne se branle pas de façon frénétique mais de manière discrète », témoigne Sam, avec ses dix-huit ans d’expérience. « Rien à voir avec un sex-shop et “sa branlette Kleenex” »
Bref, une ambiance très old school pour ce cinéma. Avis aux amateurs de porn vintage, aux curieux timides et aux jeunes petits porno-cinéphiles qui dans 20 ans regretterons sûrement de ne pas y être allés !